Une belle surprise tout droit sorti de la littérature japonaise que j’ai très envie de vous faire découvrir !

Contemporain
370 pages
20€ (format broché)
Lu en Octobre 2020
Lien Livraddict

Hatoko a vingt-cinq ans et la voici de retour à Kamakura, dans la petite papeterie que lui a léguée sa grand-mère. Le moment est venu pour elle de faire ses premiers pas comme écrivain public, car cette grand-mère, une femme exigeante et sévère, lui a enseigné l’art difficile d’écrire pour les autres.
Le choix des mots, mais aussi la calligraphie, le papier, l’encre, l’enveloppe, le timbre, tout est important dans une lettre. Hatoko répond aux souhaits même les plus surprenants de ceux qui viennent la voir : elle calligraphie des cartes de vœux, rédige un mot de condoléances pour le décès d’un singe, des lettres d’adieu aussi bien que d’amour. A toutes les exigences elle se plie avec bonheur, pour résoudre un conflit, apaiser un chagrin.
Et c’est ainsi que, grâce à son talent, la papeterie Tsubaki devient bientôt un lieu de partage avec les autres et le théâtre de réconciliations inattendues.

Un livre trouvé par hasard sur Livraddict, je voulais découvrir de la littérature japonaise, il avait de bonnes notes et je me suis dit « ah une papeterie avec de l’écriture, cool ». 2 mois plus tard, le voilà mis en avant à la bibliothèque, et je me lance, un peu au pif.
On suit Popo qui est écrivain public, c’est-à-dire qu’elle écrit des lettres sur demande de ses clients qui ne parviennent pas à mettre leur sentiment sur papier, un peu à la Violet Evergarden. J’avais pas imaginé ça quand j’avais lu « écrivain public » sur le résumé mais ma foi c’était pour mon plus grand plaisir. Elle s’intègre dans ce petit village, confrontée à des demandes plus farfelues ou belles les unes que les autres. La force de ce roman c’est l’ambiance dans laquelle il vous plonge : vous êtes là à Kamakura, au milieu de vos amis, à transmettre les sentiments des autres, entouré de papiers, pinceaux, enveloppes, encre, calligraphie etc. Popo réfléchit à chaque détail, le choix du crayon, la typographie, le papier, le timbre, l’encre, tout y passe. Quel plaisir de voir une telle passion ! L’héroïne nous emporte complètement dans sa passion, et c’est délicieux. L’intrigue était assez contemplative et très feel good. Surtout, elle était d’une douceur inimitable.
S’ajoute à cela un exotisme non dissimulé. La traductrice a pris le parti de ce qu’on appelle le verre coloré : elle laisse transparaître l’étrangéité du roman, la japonisation sans jamais la gommer. On vous parle d’hiragana, de kanji, de traits de caractères, de certains caractères très précis sans vous le transposer dans la culture française. Je voyais bien parfois que la traduction avait été très pénible à transposer : quand on parle de langue a proprement parlé, ça passe difficilement à la traduction. Alors chapeau bas pour cette traduction qui transmet à merveille la culture japonaise ! J’ai adoré découvrir pleins de coutumes, de croyances du Japon, ressentir à travers ce livre leur façon d’être, de penser, de vivre. J’ai appris autant que j’ai voyagé.
Je pense honnêtement que le livre s’adresse à un public qui s’intéresse un minimum au Japon. Quand on vous parle d’hiragana par exemple, on ne vous explique pas ce que c’est. Quand on s’y intéresse un peu, soit on sait déjà, soit on cherche. J’aime bien cette idée-là, on est pas coupés sans cesse et on est encore plus plongés dans la réalité du pays, mais peut-être que du coup ce n’est pas pour tout le monde. De même, pour ceux qui n’aiment pas les intrigues un peu contemplatives/feel good, il faut passer son chemin.

En bref, j’ai adoré ! Je relirai avec plaisir l’auteur, et je vais lire d’autres romans de la littérature japonaise pour découvrir un peu plus cette littérature totalement inconnue pour moi. Un plaisir !
J’ai beaucoup aimé ce roman plein de douceur 🙂
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Je suis ravie de voir que d’autres personnes l’ont lu ! Si ça t’intéresse j’ai découvert hier soir qu’une suite vient de sortir sous le nom « La république du bonheur » ou quelque chose comme ça.
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